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Corticoïdes

Corticoïdes
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Qu’est-ce que c’est ?

Les corticostéroïdes, appelés plus simplement corticoïdes, sont des hormones stéroïdiennes sécrétées chez les êtres humains par le cortex de la glande surrénale. Cette partie superficielle de la glande, en partant de la zone la plus superficielle jusqu’à la zone la plus proche de la médullaire surrénalienne, produit des substances différentes en fonction de la zone. Dans la zone glomérulée, les minéralocorticoïdes (principalement aldostérone) qui agissent sur la régulation de l’eau et du sel dans le corps (rétention d’eau et de sodium, élimination de potassium) ; Dans la zone fasciculée, les glucocorticoïdes (cortisol) qui ont des propriétés anti-inflammatoires et une action sur le métabolisme protidique et glucidique ; Enfin, dans la zone réticulée, les androgènes, qui ont un rôle dans le développement des caractères sexuels.

En général, lorsque l’on parle de « corticoïdes », il s’agit de glucocorticoïdes, qu’ils soient naturels ou de synthèse.

Les corticoïdes, aussi appelés anti-inflammatoires stéroïdiens ou corticostéroïdes ou glucocorticoïdes, voire communément cortisone, sont des médicaments de la famille des hormones stéroïdiennes, hormones que nous produisons tous. Dans ce cas particulier, ce sont des substances aux propriétés similaires au cortisol, que nous produisons quotidiennement. Ce cortisol est nécessaire à la vie (production de base) et sert à faire face aux situations de stress (hormone de stress). Il y en a plusieurs différents, classés selon leur puissance. Par exemple, pour des doses équivalentes, la dexaméthasone et la béclométhasone sont très puissantes, la prednisone moyennement puissante et l’hydrocortisone peu puissante. La puissance est la capacité à imiter le cortisol produit par le corps.

A quoi servent les corticoïdes ?

Ces médicaments sont utiles dans les cas d’inflammation non infectieuse, et parfois même dans certaines infections, en plus du traitement de cette dernière par antimicrobien. Il est utile particulièrement en urgence et en début de traitement, étant donné qu’il agit rapidement (selon la molécule, en 2 heures). Il calme l’inflammation à tous les niveaux (sentinelles, généraux….).

Comment s’utilisent les corticoïdes ?

Pratiquement toutes les voies d’administration sont possibles, des molécules ayant été conditionnées pour être administrées selon les besoins, que ce soit localement (spray nasal, inhalation bronchique, gouttes ou pommades oculaires, crèmes ou pommades cutanées, injections intra-articulaires, injections intra-thécales, injections intra-lésionnelles) ou par voie générale (administration orale, intraveineuse, sous-cutanée, intramusculaire).

Toutes ces voies d’administration ont été développées, en particulier celles locales, vu les nombreux effets secondaires des corticoïdes, effets secondaires qui sont plus importants en cas d’administration par voie générale vu que tout le corps en reçoit.

Action principale de la cortisone :

Dans les traitements, on n’utilise pas le cortisol mais la cortisone, sous forme de crèmes ou pommades, de comprimés ou d’injections.

Indications de la cortisone :

Contre-indications de la cortisone :

Quels sont les risques / effets secondaires des corticoïdes ?

La cortisone va également produire des effets non souhaités, à côté des actions recherchées. C’est ce que l’on appelle des effets secondaires. Ceux-ci dépendent des doses administrées et de la durée du traitement. En général les injections uniques pour le traitement des tendinites, arthrites ou

allergies, ne provoquent pas d’effets secondaires mis à part une possible discrète atrophie de la peau au lieu de l’injection.

L’administration locale ne produit les effets secondaires que là où le médicament est administré, à moins que de très fortes quantités soient nécessaires et passent donc significativement dans le sang. Par exemple, en cas d’administration prolongée sur l’oeil, une cataracte ou un glaucome peuvent survenir.

Concernant le risque d’infections, la mise à jour des vaccins voire la prise de médicaments pour prévenir certaines infections est nécessaire. Aussi éviter de s’exposer aux infections est important (cf document « prévenir les infections »)

Le risque d’un arrêt brutal après un traitement prolongé (plus de 4 semaines), est la rechute, raison pour laquelle le traitement est fréquemment diminué par paliers, et un genre de sevrage, le corps arrêtant transitoirement de produire cette hormone vitale qu’est le cortisol pendant le traitement par corticoïdes, et n’ayant pas forcément le temps de reprendre son activité lors d’un arrêt brutal de ces derniers. Des tests sanguins permettent de déterminer quand les corticoïdes peuvent être complètement arrêtés sans danger vital. En effet, si le corps ne prend pas le relai des corticoïdes en produisant le cortisol, une très grande fatigue, des vertiges, des chutes de tension voire un coma, entre autres, peuvent survenir. Ceci peut aller jusqu’au décès. Les recommandations données par votre médecin sont donc importantes à suivre.

Précautions à prendre en cas de traitement par cortisone :

Pendant l’administration de cortisone, l’hypophyse et les surrénales sont mises au repos car les doses thérapeutiques sont toujours nettement supérieures aux quantités sécrétées par l’organisme pour ses besoins. Cette mise au repos va produire, si elle se prolonge au-delà de 2 semaines, une atrophie progressive des glandes. Si l’on stoppe brusquement le traitement, les glandes sont incapables de reprendre du jour au lendemain la production nécessaire de cortisone. Vont alors apparaître des effets du manque qui peuvent être gravissimes (insuffisance surrénalienne aiguë). C’est pourquoi après un long traitement, les doses de cortisone doivent être diminuées progressivement, parfois sur plusieurs semaines, de sorte que les glandes puissent reprendre peu à peu leur fonction et retrouver leur taille normale.

Cours du Dr B. BOUDRA – Faculté de Constantine

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