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Diagnostic des dyspnées laryngées

Larynx normal : inspiration / Larynx normal : phonation
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I- INTRODUCTION :

La dyspnée se définit comme une « difficulté à respirer ». C’est une urgence thérapeutique car elle peut être à l’origine d’une hypoxie pouvant mettre en jeu le pronostic vital et neurologique.

II- ANATOMIE :


III- DIAGNOSTIC POSITIF :

Le diagnostic de dyspnée laryngée est avant tout clinique.

A- Chez l’enfant :

1- Le diagnostic est facile si la symptomatologie est typique, associant :

une bradypnée inspiratoire

un tirage : c’est la dépression des parties molles liée à la dépression inspiratoire des voies aériennes sous -jacentes à l’obstacle.
Le tirage peut être sus-sternal, sus- claviculaire, intercostal, épigastrique.

un bruit laryngé inspiratoire : il peut s’agir :
– de stridor : c’est un bruit aigu en rapport avec un obstacle glotto-sus-glottique.
– de cornage : c’est un bruit rauque traduisant un obstacle sous-glottique.

On peut noter des modifications de la voix et de la toux.

2- Le diagnostic est plus difficile si la symptomatologie est atypique :

chez le nouveau-né :

La bradypnée peut être remplacée par une apnée, des accès de cyanose, de bradycardie voire d’arrêt cardiaque

chez le nouveau-né et le nourrisson :

La bradypnée peut être remplacée par une tachypnée.

Une dyspnée laryngée évoluée peut entraîner une polypnée superficielle sans tirage, ce qui signe l’épuisement de l’enfant et ne doit pas faire croire à une amélioration.

B- Chez l’adulte :

La dyspnée laryngée chronique, d’installation progressive, est plus fréquente que chez l’enfant, le larynx de l’adulte étant plus large que celui de l’enfant.

Il s’agit d’une bradypnée inspiratoire avec tirage sus-claviculaire et intercostal.

S’y associent des bruits laryngés (stridor, cornage).

D’autres symptômes peuvent coexister :

IV- DIAGNOSTIC DE GRAVITÉ :

Les critères de gravité sont :

V- DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL :

A- Dyspnées d’origine cardiaque :

il s’agit d’une tachypnée des 2 temps respiratoires sans tirage ni cornage ou stridor.
La voix et la toux sont normales.

B- Dyspnées asthmatiformes :

Ce sont des bradypnées expiratoires avec sifflement expiratoire caractéristique et des signes auscultatoires pulmonaires.

C- Dyspnées d’origine trachéo-bronchique :

Touchent les 2 temps de la respiration et s’accompagnent d’un « Wheezing » (sifflement expiratoire et/ ou inspiratoire) et d’une toux.
La voix est normale.

D- Dyspnées obstructives supralaryngées :

Donnent une bradypnée inspiratoire mais le tirage est plus haut situé en région sous- mandibulaire.
il peut s’agir de rhinite obstructive, imperforation choanaie bilatérale, syndrome de Pierre Robin ( giossoptose, microrétrognathie, division palatine et troubles de la déglutition), abcès rétropharyngé.

E- Dyspnées d’origine métabolique :

Elles sont amples et profondes avec un rythme respiratoire lent et des pauses (dyspnée de Kussmaui).

F- Dyspnées d’origine neurologique et musculaire :

G- Dyspnées d’origine psychique :

VI- DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :

A- Chez l’enfant :

1- Chez le nouveau-né et le nourrisson de moins de 6 mois :

a- Malformations laryngées :

Palmures ou diaphragme laryngé, sténoses sous-glottiques, paralysie des dilatateurs, kystes laryngés, diastème laryngé.

b- Stridor laryngé congénital essentiel ou laryngomalacie :

il s’agit d’une hyperlaxité excessive des structures du larynx avec aspiration de la margelle laryngée lors de l’inspiration.

c- Angiome sous-glottique :

d- Paralysies laryngées uni ou bilatérales :

2- Après l’âge de 6 mois :

a- Les laryngites aigues :

1- laryngite sous-glottique :

2- laryngo-trachéo-bronchite :

La dyspnée laryngée au début devient rapidement mixte avec à l’auscultation des râles bronchiques aux 2 champs pulmonaires.

3- laryngite striduleuse :

4- laryngite sus-glottique ou épiglottite :

La clinique est marquée par :

L’hospitalisation en urgence s’impose.

– les corps étrangers

– les traumatismes

– les tumeurs

→ la papillomatose laryngée

L’examen au fibroscope ou la laryngoscopie en suspension montre des touffes de 0,5 mm de diamètre, pédiculées ou sessiles, grisâtres ou blanchâtres ou rosées, situées sur les cordes vocales ou sur le plancher des ventricules.

→ les autres tumeurs bénignes ou malignes sont exceptionnelles.

B- Chez l’adulte :

1- Les tumeurs :

a- les tumeurs malignes :

– Ce sont les cancers du larynx et les cancers de l’hypopharynx
– Ils s’observent chez l’homme de 45 à 70 ans.
– Les facteurs prédisposants sont :

Les signes fonctionnels sont la dysphonie, la dysphagie et la dyspnée pour les cancers du larynx.

– Pour les cancers de l’hypopharynx, la dysphagie est le premier symptôme.
– Le diagnostic repose sur l’examen ORL associé à une laryngoscopie en suspension sous anesthésie générale avec biopsies pour examen anapath.

b- les tumeurs bénignes : papillomatose laryngée, tumeur d’Abrikossof, chondrome du cricoïde, laryngocèle…

2- Dyspnées laryngées d’origine fonctionnel le et neurologique :

Il s’agit d’affections touchant la mobilité des cordes vocales, elles peuvent être permanentes ou intermittentes.

a- Dyspnées laryngées permanentes :

– Il s’agit de paralysies laryngées en fermeture, bilatérales.
– Le début peut être brutal réalisant un tableau asphyxique nécessitant une intubation ou une trachéotomie d’urgence mais le plus souvent, il est progressif avec une dyspnée laryngée légère et bien tolérée.
– Les étiologies peuvent être :

b- Dyspnées laryngées intermittentes :

Spasmes laryngés :

– Il s’agit d’épisodes intermittents de fermeture du larynx excessive et inadaptée, responsable d’accès de gêne respiratoire sans dyspnée permanente.
– physiopathologie: on évoque une exagération des réflexes de fermeture laryngée:

Ils sont

3- Dyspnées laryngées d’origine infectieuse :

a- Épiglottite :

b- laryngite diphtérique ou croup laryngé :

– Les fausses membranes caractéristiques au niveau véloamygdalien s’étendent vers le larynx et sont à l’origine de l’obstruction.
– Un prélèvement doit être pratiqué à la recherche du bacille de Klebs-Loeffler.

c- laryngite grippale :

– Il existe des formes graves et dyspnéisantes avec atteintes épiglottiques oedémateuses, ulcéreuses et même phlegmoneuses.

d- tuberculose laryngée :

e- chez l’immunodéprimé (aplasie, sida) :

Une banale laryngite aigue peut prendre un aspect évolutif redoutable

4- Dyspnée laryngées d’origine inflammatoire :

a- laryngites allergiques :

– Le contexte est souvent évocateur sur un terrain atopique connu avec la notion d’un facteur déclenchant (piqûre d’insecte, ingestion alimentaire ou médicamenteuse…).

b- œdème angioneurotique :

– C’est le classique œdème de Quincke.

c- laryngites par inhalation de vapeurs caustiques :

5- Dyspnées laryngées d’origine traumatique :

Traumatismes externes : accidents de la voie publique, tentatives d’autolyse par pendaison, accidents sportifs (sports de combat).

Dyspnées laryngées d’origine traumatique :

Traumatismes externes : accidents de la voie publique, tentatives d’autolyse par pendaison, accidents sportifs (sports de combat).

Traumatismes iatrogènes : intubation trachéale prolongée, trachéotomie ou leur association.

6- Dyspnées laryngées par inhalation de corps étranger :

– C’est un accident rare chez l’adulte.

VII- TRAITEMENT :

Manoeuvre de Heimlich

Manoeuvre de Heimlich

Intubation/trachéotomie

Intubation/trachéotomie

VIII- CONCLUSION :

Larynx normal : inspiration / Larynx normal : phonation

Cours du Dr Loriam – Faculté de Constantine

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