Ganglion lymphatique et la cytoponction ganglionnaire

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(Last Updated On: 15 août 2018)

1- INTRODUCTION- DEFINITION :

  • Les ganglions lymphatiques sont de petits organes réniformes, encapsulés, de quelques mm de long (5mm à 10mm), situés sur le trajet des voies lymphatiques (circulation lymphatique).
  • Les ganglions lymphatiques sont des organes lymphoides périphériques (dits secondaires ) ,sites d’immunopoièse c.a. d de production de cellules lymphoides dépendantes de l’antigène par opposition aux organes lymphoides centraux qui sont des sites de lymphopoïèse c.a.d de production de cellules lymphoides indépendantes de toute stimulation antigénique.
  • Ils constituent des filtres de la lymphe et jouent un grand rôle dans la défense de l’organisme vis-à-vis des micro-organismes (virus, bactéries etc…) et de la dissémination des cellules cancéreuses.

2- LOCALISATION :

  • Régions cervicale, axillaire, inguinale.
  • Régions pré-vertébrales ou ils accompagnent les gros vaisseaux thoraciques et abdominaux.
  • Plis de flexion des membres.
  • Dans les hiles des viscères thoraciques et abdominaux.
  • A la racine et entre les feuillets du mésentère.

3- STRUCTURE HISTOLOGIQUE :

Chaque ganglion lymphatique présente à décrire quatre constituants :

  • Une charpente conjonctive
  • Un parenchyme lymphoïde
  • Des voies lymphatiques
  • Un réseau sanguin

A- CHARPENTE CONJONCTIVE : constituée par :

a- Une capsule conjonctive :

– faite de fibres de collagène et de quelques fibres élastiques.

– laisse passer les vaisseaux lymphatiques afférents et efférents.

b- Des travées conjonctives :

– interfolliculaires : qui se détachent de la capsule, pénètrent dans la corticale et délimitent des logettes qui communiquent les unes avec les autres dans leur partie profonde.

– intercordonnales : à disposition irrégulière, prolongent les travées interfolliculaires et se réunissent en un noyau fibreux = le HILE.

c- un tissu réticulé :

  • s’insère sur la charpente conjonctive.
  • dessine une trame à mailles larges qui sert de support aux formations lymphoides .
  • Il comprend : * des cellules réticulées = macrophages fixes (capables de se mobiliser et Devenir des macrophages libres).

*des fibres de réticuline.

B- PARENCHYME LYMPHOÏDE :

On lui distingue deux zones dues à la répartition inégale des lymphocytes.

a- Zone périphérique = ZONE CORTICALE :

  • Dense, occupe la région périphérique du ganglion.
  • Elle est subdivisée en deux parties :

1- une corticale externe :

  • A sa surface se trouve le SINUS SOUS- CAPSULAIRE ou marginal qui est constitué d’un réseau lâche de cellules réticulées, de fibres de réticuline et de macrophages.
  • Le sinus sous-capsulaire communique avec les sinus médullaires par l’intermédiaire des sinus corticaux qui cheminent à la surface des travées conjonctives.
  • La zone corticale externe est formée d’un tissu lymphoide organisé en des structures sphériques appelées : FOLLICULES LYMPHOIOES.

2- une corticale interne : appelée zone para-corticale :

  • Elle se continue avec la corticale externe.
  • Elle correspond à la zone THYMO-DEPENDANTE ou les lymphocytes sont de type T (LT).
  • Elle est dépourvue de follicules lymphoides.
  • Elle est caractérisée par sa vascularisation particulière faite de VEINULES POST- CAPILLAIRES (à cellules endothéliales cubiques) à travers lesquelles les lymphocytes migrent de la circulation sanguine vers le cortex profond.

3- FOLLICULES LYMPHOÏDES :

  • Ils se disposent en une seule couche à la périphérie de la zone corticale externe.
  • Ce sont des formations sphériques ou la densité en cellules libres est plus élevée que dans les autres régions
  • On distingue :

– les follicules primaires = amas cellulaire arrondis, denses, constitués d’une population de LB (au niveau de ces follicules on n’observe pas de réponse immunitaire mais une multiplication accrue de LB).

– les follicules secondaires : correspondent à des follicules primaires modifiés.

Ils présentent un centre clair appelé centre germinatif ( au niveau duquel la réaction immunitaire est en train de se produire ) entouré d’une couronne lymphocytaire dense.

b- ZONE CENTRALE = ZONE MEDULLAIRE :

  • Claire, elle occupe le centre du ganglion et la région hilaire.
  • Elle est constituée de :

1- CORDONS MEDULLAIRES :

*qui apparaissent comme des extensions de la corticale interne.

*ils contiennent des LB, des plasmocytes et des macrophages.

*ils sont séparés par des cavités dilatées appelées Sinus médullaires .

2- SINUS MEDULLAIRES :

Leur structure est comparable à celle des sinus sous- capsulaires .

3- TRAVEES INTERCORDONNALES :

4- COMPARTIMENTS FONCTIONNELS PU GANGLION LYMPHATIQUE :

Le parenchyme lymphoide des ganglions lymphatiques est divisé en trois compartiments fonctionnels :

A- ZONE B dépendante ou zone B :

  • Correspond au territoire de la corticale externe.
  • Colonisée par les LB (en grande partie) qui sont regroupés en follicules lymphoides qui sont liés à un réseau de cellules à cytoplasme très ramifié appelées cellules DENDRITIQUES.
  • Avant toute stimulation antigénique :
  • la zone B est organisée en follicules lymphoides primaires (au repos)
  • ces follicules sont faits de : – petits lymphocytes B

– un réseau lâche de cellules dendritiques

  • Après stimulation antigénique :

*apparition de follicules lymphoides secondaires avec centre germinatif.

*ces structures possèdent :

– une zone périphérique formée comme dans le follicule primaire de petits LB et d’un réseau lâche de cellules dendritiques .

– Une zone centrale : caractérisée par :

  • LB activés : centroblastes et centrocytes
  • Un réseau plus dense de cellules dendritiques
  • Des LT (5 à 10%)
  • Des macrophages

B- ZONE THYMO-DEPENDANTE ou zone T :

  • Représentée par la zone para-corticale ou prédominent les LT,
  • Caractérisée par la présence de cellules dendritiques (cellules présentatrices d’antigènes)
  • La vascularisation de cette zone est particulière, faite de veinules post-capillaires à travers la paroi desquelles les lymphocytes migrent de la circulation sanguine vers la zone para-corticale.

C- ZONE MEDULLAIRE : riche en plasmocytes et en macrophages .

5- VASCULARISATION :

A- VASCULARISATION LYMPHATIQUE :

  • La lymphe pénètre dans le ganglion lymphatique par 5 à 6 vaisseaux lymphatiques AFFERENTS qui débouchent dans le sinus sous- capsulaire.
  • Elle gagne ensuite les sinus corticaux qui se continuent par les sinus médullaires.
  • Ces derniers confluent pour former le vaisseau lymphatique EFFERENT qui quitte le ganglion par la région hilaire.

B- VASCULARISATION SANGUINE:

  • Les artères pénètrent par le hile, se dirigent vers les follicules en cheminant dans les travées conjonctives inter-cordonnales et se divisent en artérioles péri-folliculaires qui à leur tour donnent de nombreux capillaires qui atteignent le centre de chaque follicule puis retournent à la périphérie et se jettent dans une veinule post-capillaire.
  • Les veinules post- capillaires : sont caractérisées par un endothélium (à cellules cuboides) qui laisse passer les lymphocytes du sang veineux dans le parenchyme du ganglion lymphatique.

6- HISTPHYSIOLOGIE:

Le ganglion lymphatique assure plusieurs fonctions :

  • Filtration de la lymphe : capacité d’arrêter les corps étrangers.
  • Défence non spécifique : phagocytose des corps étrangers par les macrophages.
  • Immunité à médiation humorale : élaboration d’anticorps circulants par les LB.
  • Immunité à médiation cellulaire : assurée par les LT.

7- LA CYTOPONCTIQN GANGLIONNAIRE :

La cytoponction ganglionnaire est un geste simple, non invasif, peu douloureux, facile à réaliser devant toute ADENOPATHIE ( c.a.d toute augmentation de taille d’un ganglion ).

  • INTERET : elle permet souvent une orientation diagnostique rapide vers un contexte réactionnel bénin ou vers une pathologie tumorale imposant alors la réalisation d’une biopsie pour une analyse histologique .
  • TECHNIQUE : elle consiste à introduire une aiguille fine et courte (25G) dans l’adénopathie après avoir immobiliser cette dernière entre deux doigts et à faire plusieurs allers et retours accompagnés d’une rotation de l’aiguille et à réaliser quelques frottis avec le suc ganglionnaire recueilli.
  • Dans tous les cas la cytoponction ganglionnaire permet d’orienter rapidement le diagnostique et apporte une aide au choix des examens complémentaires à réaliser.
FIGURE 1 : coupe sagittale d’un ganglion lymphatique  a/organisation générale b/vascularisation sanguine et lymphatique
FIGURE 2 : SINUS SOUS-CAPSULAIRE
FIGURE 3 : sinus et cordons médullaires
FIGURE 4 : Travée conjonctive intercordonnale

Cours du DR N. AFOUTNI – Faculté de Constantine

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