Medicinus – Cours de Médecine en ligne

Mycoses superficielles

Mycoses superficielles
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Introduction / Généralités :

Anthropophile : contamination interhumaine

Zoophile : contact avec les animaux

Géophile : à partir des sols

➢ Ou à partir de champignon saprophyte de la peau ou des muqueuses

Dermatophytoses (ou dermatophyties)

finition :

Trichophyton : avec plusieurs espèces

Microsporum : avec plusieurs espèces

Épidermophyton : avec une seule espèce (Épidermophyton floccosum)

Dermatophytoses de la peau glabre (en-dehors des plis)

Bordure :  érythémato-squameuse  ou  érythémato-vésiculeuse,  active  où  pullulent  les filaments mycéliens

Centre : légèrement fripé, en voie de guérison

Dermatophytoses des grands plis

Type de description : intertrigo inguino-crural dermatophytique

Dermatophytoses des petits plis

Type de description : intertrigo inter-orteil

Teignes du cuir chevelu

Teignes tondantes : comportant Teignes tondantes microsporiques et Teignes tondantes trichophytiques

Teignes inflammatoires et suppuratives : kérion de Celse

Teignes faviques : favus

Agents :

Épidémiologie : représente 16-20% des teignes du cuir chevelu en Algérie, touchant les 2 sexes, l’âge de survenue se situe entre 6 et 10 ans

Clinique : réalise des lésions érythémato-squameuses alopéciques, arrondies ou ovalaires, de 2-5 cm de diamètre, à limites nettes, peu nombreuses, 2-4 en moyenne. Les cheveux, sur une plaque squameuse, sont cassés à quelques millimètres (4-6 mm) des orifices folliculaires, réalisant  l’aspect  en  brosse,  l’extraction  à  la  pince  des  cheveux  trouve  qu’ils  sont accompagnés de bulbe

Examen à la lumière de Wood : révèle une fluorescence verte et vive

Examen mycologique : l’examen direct montre un parasitisme de type microsporique (endo- ectothrix), caractérisé par un cheveu contenant des filaments mycéliens (intrapilaire) et entouré d’amas de spores

Culture sur milieu de Sabouraud : identifie l’espèce en 2-4 semaines

Agents : toujours anthropophile

Épidémiologie : c’est la plus fréquente en Algérie, représente 76-80% de l’ensemble des teignes du cuir chevelu, très contagieuse, réalisant des épidémies en collectivité d’enfants

Clinique : elles réalisent de petites plaques grisâtres, alopéciques, squameuses, de forme irrégulière, à limites imprécises, de quelques millimètres de diamètre, très nombreuses voire même des centaines. Les cheveux malades sont coupés au ras du cuir chevelu, englués dans les squames (pseudo-comédons), l’extraction à la pince des cheveux trouve qu’ils ne sont pas accompagnés de bulbes

Examen à la lumière de Wood : pas de fluorescence

Examen mycologique : l’examen direct montre un parasitisme de type endothrix (cheveux bourrés de spores)

Culture sur milieu de Sabouraud : identifie l’espèce en cause en 3-4 semaines

Agents : elles sont souvent zoophiles :

Épidémiologie : rare, 2% de l’ensemble des teignes en Algérie, non-contagieuse, sous forme de cas sporadiques en zone d’élevage (bovins et équins) mais aussi en zone urbaine

Clinique : elle débute par une tache érythémateuse, légèrement squameuse, de 2-5 cm de diamètre, qui devient inflammatoire et congestive à partir de la 2e semaine, elle s’épaissit et se surélève, suppure par tous les orifices folliculaires, entrainant la chute des cheveux (aspect en macaron)

Examen à la lumière de Wood : pas de fluorescence

Examen mycologique : l’examen direct montre qu’il existe 2 types de parasitismes :

Culture sur milieu de Sabouraud : identifie l’espèce en 2-4 semaines

Évolution :

Agent : Trichophytum schonleinii : dermatophyte anthropophile, agent exclusif sur favus

Épidémiologie : moins de 1% des teignes du cuir chevelu, très contagieuse

Clinique : débute par des lésions érythémato-squameuses, qui évoluent vers un aspect typique appelé « godet favique » : c’est une croute de forme arrondie, à bord surélevé de 0.5 cm environ, sa surface est déprimée au centre, en forme de cupule, sa couleur est jaune safran, il se dégage de ces lésions une odeur caractéristique de souris, ce godet est traversé par un cheveu favique qui n’est jamais cassé, cependant, il se développe mal, il a perdu son brillant naturel et a l’aspect du foin sec

Examen à la lumière de Wood : révèle une fluorescence verdâtre

Examen mycologique : montre un parasitisme de type favique : cheveux bourrés de filaments mycéliens et bulles d’air avec absence de spores

Culture sur milieu de Sabouraud : identifie l’espèce

Mesures générales : les peignes et les brosses du malade doivent être nettoyés ou brûlés, rasage des cheveux atteints et au voisinage des plaques avec un rasoir jetable, le décapage des lésions crouteuses est nécessaire, nettoyer les serviettes, les taies d’oreillers et les draps puis les repasser. Pour les kérions, ne pas inciser car cela retarde la guérison et peut entrainer une contamination sanguine

Traitement local : antifongique local, en lotion, 2x/j et shampoing antifongique

Traitement par voie générale :

Effets secondaires : rash cutané, nausées

Onyxis dermatophytique

Onychomycose disto-latérale

Onychomycose proximale : atteint la matrice

Leuconychie superficielle : correspond à une atteinte de la partie superficielle de la tablette unguéale sans atteinte du lit de l’ongle

Onychodystrophie totale : est l’étape ultime de la destruction de l’ongle par le champignon

Levuroses

Des levures habituellement non-pathogènes peuvent le devenir dans des circonstances particulières : Mallassezia, Candida albicans

Candidoses cutanéomuqueuses superficielles

Perlèche :  se  traduit  par  une  fissure  douloureuse  du  fond  de  la  commissure  labiale, recouverte d’un enduit blanchâtre, uni- ou bilatérale, elle est contagieuse, elles sont à différencier  des  autres  perlèches  (infectieuses  à  germes  banaux,  syphilitique,  dermite irritative…)

Chéilite candidosique : inflammation des lèvres avec desquamation et parfois fissures, subaigüe ou chronique

Stomatite candidosique : inflammation de la muqueuse buccale, diffuse ou localisée, se présentant sous 3 formes (érythémateuse, pseudo-membraneuse (muguet) ou hyperplasique) qui s’accompagnent de sensation de sécheresse de la bouche et sensation de cuisson, de brulure lors de l’alimentation (surtout acide), le nourrisson refuse la tétée

Des grands plis : l’infection s’étend symétriquement en miroir sur les berges des plis, réalisant des nappes rouges, homogènes et vernissées, en périphérie, ces lésions sont bordées de pustules blanchâtres et parfois d’un aspect de « collerette desquamative », les lésions sont très prurigineuses avec une sensation de brulure ou de douleur, le fond est fissuré

Des petits plis : les candidoses concernent les premiers ou deuxièmes espaces inter-orteils plantaires, au niveau des mains, l’atteinte touche le 3e ou le 4e espace interdigital et il faut rechercher une candidose sous l’alliance, là encore, on recherche un diabète, des facteurs favorisants généraux et surtout locaux (humidité des mains chez les restaurateurs, les cuisiniers, port de chaussure de sécurité…)

Candidoses    anogénitales :     anite,      vulvites,     vulvo-vaginite,     balanoposthite.       Elles s’accompagnent souvent de facteurs favorisants

Péri-onyxis et onyxis : affection qui touche le plus souvent la femme, les ongles des mains sont les plus souvent atteints, favorisés par la manipulation des produits sucrés et aggravés par le contact avec les produits ménagers. L’affection débute par un péri-onyxis rouge et inflammatoire, douloureux et suppurant, la pression du bourrelet fait sourdre du pus, l’atteinte  unguéale  est  secondaire,  se  traduit  par  des  taches  (blanchâtres,  jaunâtres, verdâtres), la lame unguéale est épaissie

Examen  direct :  à  partir  de  différents  prélèvements,  permet  de  voir  des  levures bourgeonnantes ou pseudo-filamenteuses

Culture sur milieu de Sabouraud : permet d’observer en 24-48h des colonies crémeuses et blanchâtres

Au niveau cutané : un traitement local antifongique suffit (Ciclopiroxolamine, dérivés azolés), si les lésions sont importantes, on utilise du Fluconazole oral pendant 15 jours

Sur les muqueuses : C. albicans est saprophyte, ce qui conduit à ne traiter que les lésions sur lesquelles la culture a isolé de nombreuses colonies avec un examen direct positif

Atteinte unguéale : traitement par voie générale : Fluconazole pendant plusieurs mois, associé ou non à un traitement local (Amorolfine)

Pityriasis Versicolor (PV)

Teigne Parasitisme pilaire Lampe de Wood Dermatophyte Transmission
Microsporique Microsporique : filaments intrapilaires peu nombreux, spores de 2 μm, en gaine autour du cheveu Fluorescence verte

M. cudouinii
M. largeronii
M. rivalierii
M. ferrugineum

Anthropophile :
Europe
Afrique Afrique
Asie
Microsporique M. canis Zoophile (chat, chien), cosmopolite
Trichophytique  Endothrix : spores de 4 μm, intrapilaires, nombreux, cheveux cassés courts Pas de fluorescence T. soudanense T. violaceum   T. tonsurans  T. rosaceum Anthropophile : Afrique noire    Afrique du nord Cosmopolite Portugal
Inflammatoire

Microide : chainettes de spores, extrapilaires, de 2 μm Pas de fluorescence T. mentagraphytes Zoophile : chien, cheval, lapin, cobaye
Mégaspore : chainettes extrapilaires de spores, 5-6 μm T. ochraceum Zoophile : bovidé
Autres types T. violaceum    T. soudanense M. gypseum Anthropophile Anthropophile Géophile
Favus Favique : filaments intrapilaires uniquement, cheveux non-cassés Fluorescence verte T. schonleinii Anthropophile :            Afrique du nord

M = Microsporum / T = Trichophyton

  Griséofulvine Itraconazole Fluconazole Terbinafine
Dermatophyte ++ ++ + +++
Levures ++ ++ +-
Moisissures ++ ++
Malassezia ++ +

++ = efficace / + = peu efficace / – inefficace

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