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Principales infections cutanées à germes pyogènes

Principales infections cutanées à germes pyogènes
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Introduction :

Flore résidente (permanente) : comporte :

Flore transitoire (contaminante) : qui résulte d’une contamination externe ou d’un portage muqueux. Les infections les plus fréquentes sont à germes pyogènes, Staphylocoque doré et Streptocoque (Aureus et Pyogènes)

Protection mécanique : grâce à la continuité des cornéocytes

Protection  chimique :  liée  au  pH  cutané  (voisin  de  5.5),  au  sébum  (qui  recouvre  les cornéocytes renforçant la barrière kératinocytaire)

Protection biologique : par la présence constante d’une flore bactérienne protectrice

Activité immunitaire : très développée (cellules de Langerhans épidermiques)

Impétigo

Introduction :

Épidémiologie :

Adulte : sous forme d’une impétiginisation (sur une dermatose préexistante)

Clinique :

Type de description : impétigo vésiculo-bulleux de l’enfant

Vésiculo-bulle  superficielle :  de  quelques  millimètres  à  3  cm,  sous-cornée,  à  contenu rapidement trouble (pustule), flasque et fragile, évoluant rapidement vers la formation de :

Érosion : érythémateuse, suintante, superficielle, recouverte de :

Croûtes : jaunâtres, mélicériques (couleur du miel), à extension centrifuge ± aréole inflammatoire périphérique

➢ Il coexiste des lésions d’âges différents (vésiculo-bulle, érosion, croûtes)

Formes cliniques :

Clinique : bulles de grande taille (1-2 cm) avec un érythème périphérique

Facteurs favorisants : stase veineuse, mauvaise hygiène, diabète, alcool, HIV

Germe : Staphylocoque +++, Streptocoque β-hémolytique du groupe A, mixte

Clinique : ulcération nécrotique recouverte de croûtes noires

Siège : membres inférieurs

Diagnostic positif :

Évolution / Complications :

Complications septiques :

Immunologiques :  la  glomérulonéphrite  aigüe  due  au  Streptocoque  du  groupe  A  (on recherchera systématiquement une protéinurie, 3 semaines après)

Toxiniques :

Récidives : faire un prélèvement des gîtes à Staphylocoque (fosses nasales +++) chez le malade et la famille car il existe un portage chronique chez un sujet sain

Traitement :

Lavage : biquotidien, à l’eau et au savon

Antiseptiques (Chlorhexidine,   povidone   iodée,   permanganate   de   potassium)   et/ou antibiotiques topiques (acide fusidique, Mupirocine) : en application bi- ou tri-quotidiennes

Durée : 8 à 10 jours

Indications : lésions étendues, extensives, signes généraux majeurs

➢ Choisir un antibiotique à large spectre d’action (agir sur le Staphylocoque et le Streptocoque) : Pénicilline M (Oxacilline, Cloxacilline : 30-50 mg/kg/j), Amoxicilline + acide clavulanique ou Céphalosporine de 1ère  génération, Synergistine (Pristinamycine : 30-50 mg/kg/j) ou acide fusidique (1-1.5 g/j chez l’adulte, 30-50 mg/kg/j chez l’enfant)

Durée : 10 jours

Infections folliculaires :

Infections du follicule pilo-sébacé, le plus souvent dues au Staphylocoque doré

Folliculites superficielles :

Folliculites profondes :

Clinique :

Signes généraux : fièvre et adénopathies régionales

Clinique : dermo-hypodermite profonde du visage + signes généraux marqués

Évolution : vers une thrombophlébite du sinus caverneux gravissime

Facteurs favorisants : diabète, séborrhée, hypersudation, défaut d’hygiène, obésité, déficit immunitaire

✓ La notion de portage sain du Staphylocoque est essentielle (chez le malade ou l’entourage), dont 60% des cas sont des porteurs intermittents

Gîtes du Staphylocoque : fosses nasales (50%), milieu intestinal (20%, surtout les nourrissons), périnée et plis (25% : ombilic, aisselles, rétro-auriculaire, conduit auditif externe)

Traitement :

Antibiothérapie générale anti-Staphylocoque : indiquée si furoncle isolé mais volumineux, furoncle médio-facial, anthrax, furonculose, existence des signes généraux, terrain (diabétique, immunodépression). Les molécules sont alors la Pénicilline M, les synergistines, l’acide fusidique, pendant 10 jours

Traitement local : antiseptique + antibiotiques locaux, 2x/j pendant 10 jours (peut suffire)

Mesures d’hygiène locale et générale : lavage soigneux des mains avant et après les soins, mise en place d’une protection par un pansement

Prélèvement : au niveau des sites à Staphylocoque (patient et entourage familial) puis traitement si positif, acide fusidique ou Mupirocine, 2x/j, 10 jours/mois, pendant 6-12 mois

Antibiothérapie : par voie générale + traitement local

Arrêt de travail : en cas de profession comportant un risque de contamination alimentaire

Érysipèle :

finition :

Épidémiologie :

Porte d’entrée locorégionale : plaie chronique (ulcère de jambe, plaie opératoire), fissuration inter-orteil (mécanique ou mycosique), simple traumatisme des extrémités des membres inférieurs

Insuffisance veineuse ou lymphatique des membres inférieurs

Facteurs généraux : diabète, immunodépression, âge avancé

Diagnostic :

Aspects cliniques : forme habituelle de l’adulte : grosse jambe rouge aigüe fébrile unilatérale

Signes  cutanés :  placard  cutané  inflammatoire  érythémato-œdémateux, rouge  vif,  chaud  et  douloureux  à  la  palpation,  bien  limité,  s’étendant progressivement,  un  bourrelet  périphérique  est  rare  sur  la  jambe  mais fréquent  au  visage,  des  décollements  bulleux  superficiels  (conséquence mécanique de l’œdème dermique) ou des lésions purpuriques

Examens  complémentaires :  souvent  hyperleucocytose  avec  polynucléose  neutrophile, syndrome   inflammatoire   biologique   (CRP   précocement   élevée,   VS),   sérologie   des Streptocoques (ASLO, ASD, ASK) non-spécifique, élévation franche des taux 2-3 semaines d’intervalle (diagnostic rétrospectif). Dans la forme typique, aucun examen bactériologique n’est nécessaire

Formes cliniques :

Visage (5-10%  des  cas) :  souvent unilatéral  et  très œdémateux, avec un bourrelet périphérique marqué. Plus rarement : membre supérieur, abdomen, thorax…

Au visage : eczéma aigu, staphylococcie maligne de la face, zona ophtalmique

Au membre : phlébite (parfois associée), poussée inflammatoire de lipodermatosclérose d’origine veineuse, syndrome œdémateux aigu des membres inférieurs, envenimations

Fasciite   nécrosante :   l’importance   des   signes   toxiques   généraux,   l’absence d’amélioration sous antibiothérapie, l’extension locale des signes de nécrose, une crépitation èimposent une exploration chirurgicale qui assure le diagnostic

Traitement :

Antibiothérapie : systémique, antistreptococcique

β-lactamines (+++) :

Pénicilline  G :  injectable,  traitement  de  référence,  10-20  MUI/j  en  4-6 perfusions

Pénicilline V : orale, 4-6 MUI/j en 3 prises quotidiennes

Pénicilline A : orale, Amoxicilline  (3-4.5  g/j en  3 prises quotidiennes) en première intention en cas de traitement à domicile ou de relais de la Pénicilline G après obtention de l’apyrexie

Traitement adjuvant : repos strict au lit (nécessaire jusqu’à la régression de l’inflammation), traitement anticoagulant préventif (si érysipèle + insuffisance veineuse du membre inférieur), les AINS et les corticoïdes sont formellement déconseillés (risque évolutif vers la fasciite nécrosante), traitement antalgique (en cas de douleur) et traitement adapté de la porte d’entrée, contention élastique (si œdème)

Si  hospitalisation :  Pénicilline  G  en  IV (au  moins jusqu’à  l’apyrexie)  puis  relais  per  os (Pénicilline V, Amoxicilline). Durée totale : 10-20 jours

Si à domicile : Amoxicilline per os pendant 15 jours environ

notamment si une étiologie staphylococcique est suspectée

➢ En cas de récidives multiples : discuter une pénicillinothérapie au long cours (Extencilline® : 2.4 MUI en IM toutes les 2-3 semaines)

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