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Psoriasis

Psoriasis
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Introduction :

Pathogénie :

Facteur génétique : 30% des psoriasiques sont familiaux, lorsque l’affection débute dans l’enfance, elle est fréquemment liée aux antigènes d’histocompatibilité (HLA Cw6)

Facteurs d’environnement :

Clinique :

Lésion élémentaire : c’est une tache érythémato-squameuse

Signe de blanchiment : les premiers coups de curettes enlèvent les couches superficielles friables et la surface devient d’un blanc éclatant

Signe de la tache de bougie : les couches profondes sont plus cohérentes, ont un aspect micacé

Signe de la pellicule décollable : arrachement d’une fine pellicule adhérente au plan profond

Signe  de  la  rosée  sanglante  (signe  d’Auspitz) : c’est  l’apparition  de  fine gouttelettes hémorragiques, traduisant la mise à nu des papilles dermiques

Groupement et topographie :

✓ En point « punctata » ou en gouttes « guttata » de quelques millimètres de diamètre, il s’agit d’un psoriasis éruptif de l’enfant, précédé parfois d’un épisode infectieux ORL

✓ Nummulaire (nummulus = pièce de monnaie) de quelques centimètres de diamètre

✓ En plaque, de contours plus ou moins géométriques ou circiné

✓ Universalis : généralisé, qui touche presque la totalité des téguments

Signes fonctionnels (prurit) : en général, le psoriasis est peu ou pas prurigineux

Formes topographiques :

Sur le gland : taches bien limitées, purement érythémateuses

Sur la langue : langue géographique surtout dans le psoriasis pustuleux, langue scrotale

Psoriasis de l’enfant : peut être précoce = psoriasis des langes « napkin psoriasis », chez l’enfant,  souvent  aigu,  en  gouttes  et  peut  succéder  à  une  infection  rhinopharyngée streptococcique. Le visage est plus souvent atteint que chez l’adulte

Psoriasis provoqué :

Formes graves :

Psoriasis  pustuleux  localisé  palmoplantaire :  évoluant  par  poussées,  le handicap fonctionnel est souvent important

Psoriasis pustuleux généralisé (de von Zumbusch) : début brutal avec une altération de l’état général, une fièvre et des placards rouge-vifs qui se couvrent de pustules pouvant confluer en larges nappes

✓ Arthralgies, mono- ou oligo-arthrite ou polyarthrite voisine de la polyarthrite rhumatoïde avec cependant, une atteinte des interphalangiennes distales et facteur rhumatoïde négatif

✓ Rhumatisme psoriasique axial avec atteinte vertébrale et sacro-iliaque voisine de la spondylarthrite ankylosante

Évolution / Complications :

Mineures : surinfection, eczématisation, lichénification

Majeures : psoriasis érythrodermique, pustuleux et arthropathique

Diagnostic :

Anomalies épidermiques :

Anomalies   dermiques :   papillomatose   (papilles   dermiques   allongées)   et   infiltrat inflammatoire (TCD4), membrane basale épaisse avec capillaires très développés dans les papilles

Traitement :

Traitements locaux :

✓ Utiliser 2 applications/jour sans dépasser 100 g/semaine pour éviter les risques d’hypercalcémie

✓ Des phénomènes irritatifs surviennent dans 20% des cas, surtout lors des applications sur le visage

✓ L’association Calcipotriol-corticothérapie locale est très efficace (Daivobet® : Daivonex + Bétaméthasone)

Contre-indications : grossesse, insuffisance rénale, patients sous vitamine D ou calcium

Kératolytiques (acide salicylique à la concentration de 2-5% dans un excipient gras « vaseline », urée à 10-20%) : sont utiles dans les lésions très kératosiques

Bains et émollients : sont utiles pour décaper les lésions

Produits à base de goudron : huile de cade (goudron de bois), sous forme de lotion caditar, à mettre dans l’eau de bain ou shampooing

Rétinoïdes topiques (Tazarotène) : ont un effet irritatif important, réservés aux psoriasis très limités (< 10% de la surface corporelle)

Traitements généraux :

Effets secondaires : sont dose-dépendants : sécheresse cutanée et muqueuse (chéilite obligatoire), hépatotoxicité (réversible à l’arrêt), hypercholestérolémie,   hypertriglycéridémie,   risque   tératogène   (contre- indique son administration pendant la grossesse et implique chez toute femme en période d’activité génitale la réalisation d’un test de grossesse avant le traitement  et  l’utilisation  d’une  contraception  fiable  débutée  avant  le traitement, poursuivie pendant le traitement et pendant 2 ans après son arrêt)

✓ La Ré-PUVA : association de rétinoïdes et PUVA

Forme : comprimés de 2.5 mg et ampoule injectable de 10, 25 et 50 mg (IM ou sous-cutané)

Dose : 15-25 mg/semaine, l’effet débute à partir de la 8e semaine

Effets secondaires : en particulier hématologiques et hépatiques, nécessitent une surveillance stricte

Photothérapie :

Effets secondaires : érythème au début, accélération du vieillissement cutané et l’induction de cancer cutanés ou de cataracte)

✓ Utilisée à raison de 3 séances par semaine et à ne pas dépasser 100-150 j/cm2 pour une cure de 30 séances par année et 100 séances dans la vie

Biothérapie : ces médicaments sont des molécules biologiques (dérivés des biotechnologies), utilisés pour bloquer ou inhiber des étapes précises de la pathogénie du psoriasis, sont à visée anti-TNF [Étanercept (Enbrel®), Infliximab (Remicade®), Adalimumab (Humira®)] ou à visée lyphocytaire T par inhibition de la liaison LFA1-ICAM1 [Efalizumab (Raptiva®)]. Leur indication est réservée aux échecs ou aux contre-indications des traitements systémiques précédents

Formes localisées : le traitement local est suffisant

Formes  très  étendues :  le  traitement  comprend :  photothérapie  et/ou  rétinoïdes  ou Méthotrexate ou Ciclosporine

Formes cliniques particulières :

Conclusion :

Le psoriasis est une maladie fréquente, bénigne mais qui peut être grave, non seulement à cause de ses complications mais aussi en raison de son impact sur la qualité de vie du malade. Si les traitements utilisés là   sont   simplement   symptomatiques,   les   espoirs   passent,   aujourd’hui,   par   des   traitements immunomodulateurs ciblés sur les étapes de la physiopathologie du psoriasis

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