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Intoxication par les métaux lourds

Intoxication par les métaux lourds
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INTOXICATION PAR LE PLOMB D’ORIGINE PROFESSIONNELLE

Propriétés physico-chimiques :

1- Le saturnisme à été la première maladie professionnelle reconnue
2- Le plomb: métal gris bleuâtre, mou, très malléable, T° de fusion (327°C), volatil dès 500°C.
3- Grande résistance aux acides (sauf à l’acide nitrique).
4- Son principal minerai: PbS
5- Ses oxydes:
– Le monoxyde de plomb (PbO)
– Le dioxyde de plomb (PbO2)
– Le tétraoxyde de plomb ou le minium (Pb304)
6- Dérivés inorganiques
7- Dérivés organiques.

Usages et sources d’exposition :

  1. Mines de plomb et de zinc
  2. Métallurgie du plomb et du zinc
  3. Industrie de la construction: tuyaux de distribution et d’évacuation d’eau
  4. Fabrication d’accumulateurs (batterie de plomb)
  5. Certains oxydes et sels de plomb sont utilisés comme pigments dans les peintures, vernis et matières plastiques
  6. Fabrication d’insecticides (arséniate de plomb)
  7. Production d’écrans antiradiations
  8. Lubrifiants (sels organiques de plomb)
  9. Fabrication et utilisation de certains composés organiques volatiles (ex: le tétra-éthyle de plomb utilisé comme agent anti détonnant).

Les voies de contamination :

  1. D’abord digestive (maladie des mains sales). Environ 10% de la quantité ingérée est absorbée.
  2. Respiratoire (vapeurs, fumées et fines poussières de plomb). La rétention pulmonaire des particules varie de 30% à 60% selon leur taille et solubilité des composés.
  3. La voie cutanée est possible (les composés organiques).

Métabolisme :

1- Le plomb est transporté dans le sang principalement sous forme liée aux globules rouges (95%).

2- La distribution est tri-compartimentale :

la demi-vie du plomb est de 35 jours

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90% comprend les tissus mous (foie, reins, muscles et peau) la demi-vie du plomb est de 40 jours

constitué des tissus osseux (Pb stocké sous forme de tri-sulfate de plomb insoluble et très peu toxique la demi-vie varie de 5 à 20 ans.

3- Excrétion :

Toxicité du plomb :

– le plomb: toxique cumulatif (MO, SNC, REIN)
– Moelle: [Pb]os est 50 fois celle du sang circulant.
+ Grande affinité pour les groupements thiols
+ Inhibe la synthèse de Thème de l’hémoglobine dans les érythrocytes de la moelle osseuse
+ Les enzymes les plus sensibles :
L’acide delta aminolévulinique déshydrase (ALAD)
L’hème synthétase (ferrochélatase).

Toxicité du plomb :

– Accumulation d’ALA (sang) qui est éliminé dans les urines
– Surveillance biologique possible par la mesure:
+ de e l’activité de l’ALAD érythrocytaire
+ de l’ALA urinaire

– Accumulation de protoporphyrines IX dans les hématies
– dosage possible sous forme de protoporphyrines libres ou protoporphyrines-zinc (PPZ)

– d’empêcher le passage du fer de la transferrine vers les réticulocytes humains

– d’accumuler le fer en « micelles ferrugineuses » dans les érythrocytes en formation

– Diminution de la survie des hématies
– Action sur l’ATP ase Na-K dépendante: le plomb inhibe cette enzyme et provoque une perte intracellulaire de K. ce qui pourrait expliquer l’hémolyse.

Intoxication aigue :

Intoxication chronique :

On distingue deux phases:

La phase d’imprégnation saturnine ou pré saturnisme La phase franche ou le saturnisme confirmé Phase d’imprégnation saturnine

– La plombémie
– La plomburie
– La plomburie provoquée
– Le plomb dans les cheveux

– L’hémoglobine, l’hématocrite, les ponctuations basophiles
– La coproporphyrinurie
– Les protoporphyrines libres des hématies
– La porphobilinogène urinaire
– L’ALA urinaire et sérique
– L’ALAD des hématies

Phase d’intoxication franche :

– Céphalées, perte de l’appétit et amaigrissement
– Pâleur, lassitude, myalgies fréquentes.

– La plus fréquente
– Plusieurs jours de constipation précédent la colique
– Douleurs péri-ombilicales très vives
– Sueurs, pâleur et vomissements
– Le ventre souple

La radiographie de l’abdomen sans préparation montre classiquement une distension colique purement aérienne avec possiblement la visualisation d’écailles de plomb radio-opaques

– Atteint les muscles les plus actifs
– Forme fréquente: la paralysie radiale avec chute du poignet, débutant à droite chez les droitiers puis devenant bilatérale.
– La paralysie atteint les extenseurs longs du médius et de l’annulaire: le sujet « fait les cornes » lorsqu’on lui demande de relever les doigts.

– Les manifestations aigues:
+ Coma, délire,
+ convulsions,
+ psychose toxique
– Les manifestations chroniques:
+ Perte des capacités intellectuelles,
+ Troubles de mémoire,
+ Céphalées, surdité, aphasie transitoire,
+ Hémianopsie et amaurose…

– 40-50 pg/ lOOmL de sang: effets sur le SNC,SNP
– 40-60 pg /lOOmL: effets sur la reproduction masculine
– 50-60 pg /lOOmL: perturbations gastro-intestinales
– 60-70 pg/100mL: effets sur les reins sur la thyroïde
– 80-100 pg/100mL: anémie

Diagnostic :

Imprégnation saturnine :

Coproporphyrinurie, protoporphyrines érythrocytaires.

Les ALA urinaires, la plombémie, la plomburie,

La plomburie provoquée par l’EDTA. L’injection IV permet, dans les cas douteux, d’affirmer une imprégnation saturnine. L’excrétion urinaire de plomb après injection IV de 0.5 gr d’EDTA dépasse 700-800pg/24 heures.

Intoxication au plomb :

Si colique: éliminer une urgence chirurgicale

Si anémie: éliminer les autres causes possibles

Traitement de l’intoxication aigue :

Traitement de l’intoxication chronique :

Prévention technique :

Prévention médicale :

– Les sujets atteints d’anémie, d’altérations rénales
– Les femmes enceintes
– Les femmes qui allaitent

– Rechercher les signes d’imprégnation saturnine
–  Pratiquer les tests biologiques cités plus haut, en particulier l’ALA urinaire, les PPZ et le plomb sanguin
– Selon l’OMS:
+ La plombémie ne devrait pas dépasser:
40 pg/100ml de sang chez l’homme
30 pg /100 ml de sang chez la femme en âge de procréer
+ L’ALA urinaire: valeur normale =10 à 15 mg/litre
+ Les coproporphyrines urinaires: 250 %g/litre.

Réparation :

INTOXICATION PAR LE MERCURE D’ORGINE PROFESSIONNELLE

Propriétés physicochimiques :

Le mercure est le seul métal liquide à température ordinaire ( brillant, très mobile)

Le mercure métallique: Hg° est volatil à température et pression atmosphérique Les vapeurs sont incolores et inodores, plus lourdes que l’air

Possède une forte capacité à ce combiner à d’autres métaux pour former des amalgames.

Usages et sources d’exposition :

Production minière de mercure

Récupération du Hg lors du raffinage du gaz naturel

Recyclage du Hg récupéré

Trois grands domaines d’utilisation du Hg métal :
– Industrie électrique et électronique (lampes à vapeur de mercure, tubes fluorescents, redresseurs et interrupteurs de courant, circuits imprimés d’ordinateurs…)
– Industrie chimique: production de chlore et soude caustique.
– Fabrication et utilisation d’instruments de mesure et régulation: thermomètre, baromètre, densimètre
– Dentisterie
– Joaillerie: amalgames avec l’or, l’argent
– Séparation de l’or et de l’argent de leur minerais
– Fabrications de poudres détonantes : les feux d’artifices,
– Agriculture (Hg organique): insecticides, bactéricides, fongicides

Métabolisme et mécanisme d’action :

La principale voie d’entrée du Hg métal dans l’organisme est la voie pulmonaire: inhalation de vapeurs (à température ordinaire).

On estime que 80% des vapeurs de Hg inhalées sont absorbées au niveau alvéolaire L’absorption digestive du Hg est négligeable.

La voie sous cutanée est voie d’entrée accidentelle du Hg métallique.

Le Hg métallique est transporté dans les différents organes où il est rapidement oxydé en ion mercurique Hg++ qui peut se lier aux protéines sanguines et tissulaires.

Le Hg s’accumule principalement dans les reins (tube contourné proximale et l’anse de Henlé pas dans les glomérules)

Au niveau du rein le Hg se fixe sur une protéine de faible poids moléculaire: la métallothionéine qui semble jouer un rôle protecteur car ce n’est que lorsque sa capacité de fixation du Hg est dépassé que l’action toxique directe du Hg sur les reins s’exercerait.

L’accumulation dans l’hypophyse résulte en partie du transfert direct à partir des cavités nasales via les voies olfactives.

La demi-vie du Hg dans le système nerveux et le rein est plus longue que dans les autres tissus.

Dans le cerveau le Hg se localise dans les cellules nerveuses de la substance grise, surtout dans les cellules de Purkinje, les cellules gliales en contiendraient des quantités minimes.

Métabolisme…

Une grande proportion de Hg est excrétée par voie fécale (plus de 50%).

L’OMS a estimé qu’après une exposition intense de courte durée aux vapeurs de Hg 13% charge totale sont excrétés par voie urinaire

Après une exposition à long terme cette excrétion peut s »élever à plus de 50%.

Excrétion par la peau, les phanères, la sueur

le Hg a une affinité pour les groupements SH thiols (inhibition de l’action des protéines, enzymes et coenzyme qui possèdent le groupements SH leurs structures).

Toxicité :

Intoxication aigue :

Intoxication chronique :

– Salivation excessive, douleur gingivale
–  Inflammation et un saignement des gencives,
– Gout métallique en bouche
– Perte des dents

– Le signe neurologique principal est le tremblement: caractéristique de l’intoxication mais pas nécessairement le plus précoce, débute dans les doigts, les paupières, la langue et les lèvres et augmente d’intensité quand le sujet se sent observé, modification caractéristique de l’écriture. Il s’étend aux membres et la marche peut être difficile. Au début ce Trémor peut régresser si le sujet évite tout contact avec le Hg.
– Des symptômes psychosomatique : insomnie, inversion du rythme du sommeil, perte d’appétit, salivation.
– Des modifications comportementales et troubles du caractères ( labilité émotionnelle, timidité excessive, perte de confiance, fatigue, irritabilité, anxiété),
– Perte des capacités mentales, cognitives affectant progressivement la mémoire et le raisonnement logique,
– Effets moteurs: perte progressive de la dextérité, de la coordination et de l’équilibre, tremblement,
– Une poly-neuropathie avec diminution de la vitesse de conduction sensitive et motrice.
– Des manifestations cliniques et électromyographie compatible avec l’existence d’une polynévrite sensitivo- motrice .
– De très nombreuses batteries de tests sont proposées pour détecter de façon précoce des perturbations du SNC.

– Le Hg s’accumule dans le cortex rénal au niveau des tubes proximaux et la zone superficielle de la médullaire externe.une forte exposition au Hg peut entraîner un syndrome néphrotique: protéinurie et enzymaturie modérée.
– Les effets sur les reins surviennent à des expositions légèrement supérieurs à celles qui induisent des effets neurologiques.
– Ces perturbations semblent réversibles lors de l’arrêt de l’exposition.

– Digestive : l’intoxication graves et prolongée:
+ Altération de l’état général
+ L’appétit diminue
+ Diarrhées sont fréquentes
+ État de cachexie
– Visuelle
+ Atteinte du cristallin: dont la capsule antérieure présente un reflet brunâtre (mercurilentis)
+ l’acuité visuelle reste inchangée
+ Opacités punctiformes disséminées dans le cristallin.
– Potentiel mutagène et cancérogène
Élévation du nombre d’aberrations chromosomiques dans les lymphocytes de travailleurs exposés aux vapeurs de Hg.
– Interférence avec le système immunitaire
+ Une exposition modérée aux vapeurs de Hg pourraient interférer avec la fonction bactéricide des neutrophile et stimuler l’immunité humorale(stimulation de la production d’immunoglobulines)
+ Un titre élevé d’anticorps anti-DNA chez les travailleurs exposé aux vapeurs de Hg.

Prévention technique :

Prévention médicale :

– Les sujets atteint de troubles rénaux, neurologiques, cutanés(fulminate de Hg), stomatologiques (gingivite…)

– LeTrémor
– Les troubles du comportements (sociabilité, insomnie…)
– Test psychomoteurs
– dosages biologie
+ Protéinurie
+ Dosage du mercure dans le sang
+ Dosage du Hg dans les urines
+ Dosage du Hg dans la salive

Réparation :

Cours du Dr Allioua – Faculté de Constantine

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